7h30 : malgré la faible lueur extérieure, j'aperçois le jardin blanc de givre. Le ciel est totalement dégagé et il a du faire froid cette nuit. Je m'équipe chaudement et vérifie le contenu de mon sac : appareil photo avec batterie chargée (important de le vérifier avant de partir !), télé-objectif, trépied, couverture de camouflage et même un petit tabouret pliant. Le tout est un peu lourd, mais je vais sans doute passer pas mal de temps immobile et il convient de rendre l'attente la moins inconfortable possible. J'ai décidé la veille de l'endroit où j'allais m'installer pour espérer prendre ma première photo de martin-pêcheur !
Je quitte la maison à pied et je traverse le bois qui se situe juste derrière. L'air est vif mais avec un peu de marche active pour me réchauffer, c'est plutôt agréable. Les habitants des étangs sont déjà en action ; sur mon passage s'envolent une aigrette et plusieurs cormorans. Au loin, un geai lance son cri d'alerte au moment de prendre son envol. J'approche de l'étang autour duquel j'ai à de nombreuses reprises repéré l'éclair bleu et le cri significatif du martin pêcheur. Une bande de terre, bordée de roseaux et d'arbustes et sur laquelle ont pris racine quelques bouleaux, s'avance au milieu de l'eau. Il fait encore sombre mais on voit le liseré de ciel clair annonçant le lever prochain du soleil.
Je dépose le plus silencieusement possible mon matériel. J'ai l'impression que les fermetures éclair de mon sac à dos font un potin du tonnerre ! Après quelques minutes, le trépied et l'appareil photo sont en position, j'ai recouvert le tout de la couverture de camouflage. J'ai positionné également le petit tabouret et j'essaie de me glisser au mieux à couvert. Une longue attente commence.
Après une bonne demi-heure, une aigrette vient se poser à une dizaine de mètres de moi. Elle semble valider la qualité de ma dissimulation et m'encourage à poursuivre l'attente... je commence à avoir les pieds engourdis et je m'efforce de rester le plus immobile possible, ce qui n'arrange rien à la situation. Sous le treillis, la vision n'est pas très bonne, mais je perçois deux flèches qui frôlent la surface l'une après l'autre. Les deux oiseaux sont bien là, mais une photo au vol est totalement inenvisageable.
Cela fait maintenant une heure et demi que je poireaute et l'inconfort de l'immobilité devient de plus en plus marqué. La luminosité a augmenté petit à petit, j'ai vu passer au dessus de moi des canards, un héron et plusieurs cormorans, mais les branches de l'arbre mort à moitié immergé et sur lesquelles j'espérais voir notre ami se poser restent désespérément vides. Mais alors que je m’apprêtais à replier tout mon matériel et à rentrer bredouille, un oiseau bleu clair se pose enfin en face de mon lieu d'observation. J'ai voulu rester à bonne distance pour ne pas déranger l'oiseau, mais au milieu d'un fouillis végétal, on arrive à distinguer un peu de bleu et d'orange ! Je ne remporterai pas de prix internationaux avec ce cliché mais c'est officiel, j'ai réussi une première photo de martin pêcheur !
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