Bien avant d'y avoir mis les pieds, je m'étais fait une idée de l'Irlande que j'avais imaginée sur la base de ce qu'on m'en avait dit, de ce que j'avais pu lire, des films à base d'irlandais ou des reportages et photographies que j'avais pu voir. L'île promettait d'être verte, pluvieuse sans doute, accueillante et musicale probablement, chaleureuse à coup sûr.
Une bonne partie de ces pronostics se sont révélés justes en effet. L'Irlandais est globalement sympathique, courtois au volant, boit de la Guinness et écoute de la musique folklorique dans des pubs où se bousculent des femmes souriantes et rousses (parfois), où l'on mange des fish & chips délicieux et des soupes de toutes sortes, et où l'on regarde sur des écrans géants des sports incompréhensibles pour les continentaux que nous sommes et pratiqués seulement sur cette île ! Cette énumération fait un peu cliché, certes, mais elle est globalement vraie pour les endroits que nous avons visités. En revanche, j'avais aussi imaginé que l'on pouvait parcourir aisément les landes du Connemara entourés de moutons sur des sentiers nous faisant pénétrer dans l'Irlande intime, ce qui s'est révélé partiellement inexact.
Si les moutons occupent à peu près chaque carré d'herbe disponible dans cette région, la randonnée est en réalité une activité difficile à pratiquer. Dès que l'on met le pied en dehors de la route, on a toute les chances de s'enfoncer dans un sol spongieux, tourbeux qui rend difficile toute progression si l'on n'est pas équipé de cuissardes ! Et si, par entêtement, on décide malgré tout de s'aventurer un peu plus loin dans cet environnement magnifique mais très humide, on finit inévitablement par rencontrer des midges (prononcer mitgies), la plaie des tourbières !
Ces moustiques minuscules tournent autour de vous, de plus en plus nombreux si l'on reste sur place, et pratiquent un harcèlement propre à rendre fou... Ils piquent avec assiduité et gourmandise le moindre centimètre carré de peau non couverte, au point de m'avoir fait littéralement fuir de l'endroit où j'avais installé mon matériel photographique. Battre en retraite (au sens propre) devant cette armée quasiment invisible est un affront et j'en garde un souvenir cuisant, des démangeaisons et des rougeurs sur toutes les zones piquées au point d'être boursouflé sur le visage et les mains. Par bonheur, la température m'avait fait éviter le short et le t-shirt.
J'ai réussi malgré tout à ramener quelques images de mes balades matinales, mais j'ai eu tendance à fuir les zones à moustiques dès que je les rencontrais, et ils ont été pour moi une vraie découverte de l'Irlande !
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