La Bourgogne offre peu d'occasions de profiter de la neige, au moins aux alentours de Dijon. La saison du blanc n'existe ici en général qu'à travers de longues périodes de brouillard où l'on ne distingue pas le ciel de la terre et où l'humidité ambiante vous glace jusqu'aux os.
En ce début janvier, la plaine était recouverte depuis près d'une semaine d'une sorte de linceul qui gommait tout détail, absorbant tout son et plaçant le marcheur que j'étais dans une sorte de lieu indisctinct, sans repère. La visibilité était un peu meilleure que lors de mon périple sur les pentes du Mont-Rond (vous pouvez à cette occasion relire le post : En quête de sens - https://www.gillesbuffet.fr/post/en-qu%C3%AAte-de-sens-premi%C3%A8re-partie) mais le regard ne pouvait pas s'échaper bien loin et se heurtait rapidement à une sorte de mur infranchissable. La température ne dépassait pas le -1°c depuis plusieurs jours et l'humidité se solidifiait partout où elle le pouvait, transformant les arbres en squelettes gelés, pétrifiant chaque brin d'herbe. Les branches étaient hérissées de pointes de givres qui donnaient l'impression que les saules, chênes ou autres charmes avaient la chair de poule.
La surface des étangs était elle aussi recouverte d'une fine couche de glace sur laquelle se reflétaient les troncs en surplomb. A la moindre brise, un peu de givre tombait des branches et venait saupoudrer les rives d'une fine pellicule blanche. Le reste de la surface des plans d'eau arborait une teinte d'un vert pastel, ajoutant un peu de contraste sans rompre pour autant avec la douceur de l'ensemble. En ce dimanche matin, il fallait se trouver une bonne raison de sortir de la maison. J'avais réussi à trouver la mienne...
Sublime !
C’est splendide!