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Photo du rédacteurGilles Buffet

L'insaisissable Monsieur Renard

Il s'agit sans doute d'un des exemples les plus significatifs de la relation contrariée que l'homme entretient avec l'animal.

Volontiers qualifié de rusé, de malin, comme s'il s'agissait en l'occurrence des pires défauts, il se voit reprocher son caractère opportuniste.


Attitude consistant à régler sa conduite selon les circonstances du moment, que l'on cherche à utiliser toujours au mieux de ses intérêts -Larousse

Autrement dit, le goupil met à profit chaque situation pour se nourrir et assurer sa descendance, comme à peu près chaque être vivant sur cette planète. Omnivore, il fait de son repas ce qu'il trouve, rongeurs, fruits, charognes et même parfois les résidus de nos poubelles. Le problème, c'est qu'il peut avoir l'outrecuidance d'aller chasser sur les terres d'un autre dominant, lui aussi opportuniste, et devient ainsi "concurrent" et mérite alors les pires châtiments. C'est vrai qu'à l'occasion, il lui arrive d'aller boulotter du gallinacé pour peu que les poulettes soient mal protégées, mais aussi du faisan fraîchement sorti d'élevage, et qui se voit croqué avant même d'avoir eu le loisir de se faire plomber, avouez que c'est fâcheux.


Dès lors, peu importe que Maître Renard soit avant tout un nettoyeur de mulots et un allié principal des agriculteurs, il conviendra de le considérer comme un nuisible, et on pourra alors l'occire comme bon nous semble. La guerre totale est déclarée, quitte à user des pires moyens, chimiques, pièges, pourvu que ça tue ! Bilan des courses, entre 600.000 et 1.000.000 d'individus sont supprimés sur notre territoire chaque année. Et contre les mulots, il faudra alors recourir à d'autres moyens chimiques pour les éliminer, il y aura toujours une industrie pour en tirer profit ... vous parliez d'opportunisme ?


Pour ma part, j'ai passé des heures et des heures, caché dans des fourrés, pour pouvoir apercevoir ce magnifique rouquin devenu particulièrement méfiant à l'égard de l'homme, allez savoir pourquoi. J'ai pu ainsi profiter de quelques rencontres furtives où l'animal en chasse au rongeur fait mouche avec une régularité époustouflante. Cependant, à la moindre effluve, au moindre mouvement, le renard prend la tangente, pas si fou ! Au final, j'avais jusqu'alors réussi à glaner quelques images, toujours un peu lointaines, mais qui faisaient mon bonheur, jusqu'à ce matin de septembre.


En week-end en famille dans le Jura, alors que nous discutions aux abords du gîte, je repérai un espion, posté à une quinzaine de mètres et qui ne s'était même pas donné la peine de se camoufler. Voyant qu'il semblait paisible, je décidai d'aller chercher mon appareil photo rangé pas très loin de là, de revenir sur place et de tirer quelques clichés dont celui qui illustre cet article. N'est-ce pas un bel animal ?


Goupil prend la pose

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