J'ai déjà évoqué dans mes billets la surprenante beauté de la nature, pas forcément au sens grandiose que peuvent offrir certains panoramas, mais dans les détails à côté desquels on passe souvent et qui révèlent pourtant une délicatesse, une finesse et une harmonie étonnantes et magnifiques !
Lors de mes sorties photographiques, je pars souvent avec une idée précise en tête, un objectif. C'est normal pour un photographe, me direz-vous, mais je parle du sens "but" du terme. Une envie pour le dire autrement.
La principale raison est purement pratique puisqu'il est nécessaire d'avoir le matériel le mieux adapté au type de photographie qu'on souhaite réaliser. Qui dit paysage dit en général un objectif grand-angle, qui dit pose longue dit trépied, voire télécommande, qui dit photo animalière dit téléobjectif... bref, il faut être équipé des bons accessoires pour réussir sa sortie et le prévoir au moment où l'on boucle son sac à dos. Il est cependant indispensable de prévoir un plan B dans son sac photo et toujours amener du matériel polyvalent sans lequel on peut passer à côté d'une magnifique image.
Cependant, être déterminé ne garantit pas forcément le succès et un peu de souplesse intellectuelle ne peut être qu'un avantage. En effet, l'idée initiale peut se révéler infructueuse en raison de conditions de lumière non optimales, en raison de l'absence de sujet lorsqu'on pratique la photo animalière, ou plus simplement parce que l'inspiration ne vient pas, ça arrive ! Dans ces circonstances, il faut être capable d'ouvrir son regard et observer avec un œil neuf ce qui nous entoure. Cette gymnastique n'est pas forcément naturelle, mais comme pour toute discipline, c'est sans doute une question d'entraînement et de pratique.
Ma dernière sortie a été une parfaite illustration de l'importance de l'observation et de l'esprit d'ouverture avec lequel il faut regarder la nature. J'avais repéré, sur le bord d'un chemin dans le Haut-Doubs, une multitude de fleurs attirant tout autant d'insectes virevoltants et vrombissants. Papillons, bourdons et abeilles passaient d'une table à l'autre, parfois tellement chargés de pollen que leur vol en devenait hasardeux et mal assuré. J'ai passé une bonne heure, à genoux, pour essayer de photographier des campanules. La fleur est jolie, mais le vent qui faisait onduler les fines tiges, la lumière du sous-bois et sans doute une mauvaise approche du sujet m'empêchaient de faire une image satisfaisante. Alors que j'étais prêt à remballer le matériel, je croisai un couple rentrant de randonnée et nous passèrent quelques instants à discuter de leurs balades, de la nature, des fleurs et des lynx.
Ces quelques minutes m'ont sans doute permis de me déconnecter du sujet que j'avais choisi au préalable et qui focalisait mon attention. Après cet intermède, je remarquai derrière un muret de pierres des ombellifères qui balançaient leurs parasols blancs sous le soleil. Ces fleurs sont extrêmement communes et vont du persil au fenouil en passant par la carotte sauvage, l'anis ou la ciguë. On passe à côté d'elles à toute saison puisque les fleurs devenues sèches résistent en général au début de l'hiver et sont souvent les seules dépassant de la première neige. En général, on les remarque à peine et on passe à côté sans même les regarder. Ce jour-là, j'ai pris une dizaine de minutes à les observer, à profiter de la structure de ces fleurs magnifiques, proches de la perfection, tout simplement.
Avec le sujet en tête, je souhaite partager mon blog sur la façon de bien photographier les fleurs. J'attends des retours car il y a beaucoup d'informations sur ce sujet https://fixthephoto.com/flower-photography.html
Merci Jocelyne
C'est toujours un plaisir de te lire Gilles et bien sûr d'apprécier la beauté tes photos.