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Photo du rédacteurGilles Buffet

Le syndrome de Stockholm

Dernière mise à jour : 9 mai 2020

Bientôt le 11 mai ! La fin annoncée du confinement est un soulagement pour chacune et chacun d'entre nous, même si toutes les incertitudes ne sont pas encore levées et si des craintes fortes persistent. La longue période de plus de cinquante jours qui vient de s'écouler n'a pas été linéaire, comme un long tunnel dans lequel les jours se succéderaient semblables les uns aux autres. Il faut dire que le traitement médiatique qui a été fait de cette crise a évolué au fil des jours, il faut bien se renouveler pour garder l'audience ! Aux comptages macabres et aux conseils anxiogènes du début ont succédé, au fur et à mesure, les craintes économiques pour les secteurs d'activité les plus durement touchés, les questions des responsabilités que chaque crise fait immanquablement surgir, puis nous avons suivi le relâchement progressif des blocages chez nos voisins européens avant d'imaginer le décoincement pour nous mêmes.


Pour ma part, le confinement a été tout relatif puisque j'ai repris le chemin du travail après quelques jours à la maison seulement. En somme, la vie professionnelle a repris son cours rapidement avec cependant une réduction de la plage horaire me permettant de rentrer à la maison un peu plus tôt le soir. Ensuite, j'ai pu effectuer au quotidien les promenades réglementaires d'une heure autour de chez moi, profitant chaque jour d'une immersion dans une nature quasiment vidée des hommes. Enfin, la circulation étant limitée aux strictes nécessités (j'ai divisé par deux le nombre de kilomètres que j'effectue chaque semaine !) et les activités qui emplissent nos vies étant mises sous cloche pendant un instant, je me suis retrouvé avec un capital temps dont je n'avais pu bénéficier depuis bien longtemps.


Ainsi, jour après jour, j'ai pu observer la mue quotidienne de la nature au printemps qui fait passer imperceptiblement de l'hiver à l'été. Je n'avais plus profité de cette période incroyable de l'année depuis que j'ai commencé à travailler, il y a plus d'un quart de siècle ! J'ai vu l'herbe pousser, fleurir les anémones des bois, les jonquilles et le muguet, puis l'ail des ours, les asperges des bois, les iris et pour finir, annonciateurs des temps chauds, les coquelicots. Au jardin, les perce-neige, le forsythia, les muscaris et le lilas ont fleuri tour à tour. Le rythme effréné de la vie s'est brusquement ralenti, et loin d'apporter de l'ennui, ce changement brutal et forcé m'a permis de profiter de ces moments offerts mais dont on ne profite plus que par intermittence, en passant, en courant.


Alors non, je ne peux pas dire que j'ai aimé le confinement qui nous a tenu éloigné de nos proches ; beaucoup trop en ont souffert, le contexte de mort qui l'entourait était trop prégnant, mais le ralentissement forcé du cours de ma vie a été pour moi l'occasion de revenir à une sorte d'essentiel, libérant mon agenda d'activités certes intéressantes mais qui sont parfois superflues et qu'on finit par ajouter les unes aux autres jusqu'à saturation. La question qui reste posée est de savoir ce qui restera de cette période et si je serai capable de faire, de temps en temps, ce pas de côté pour ralentir, prendre le temps de respirer et d'observer le monde.



Comme un p'tit coquelicot




53 vues1 commentaire

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1 comentário


colette.demongeot21
colette.demongeot21
08 de mai. de 2020

Gilles, ta photo est SPLENDIDE, tout en fraîcheur et en délicatesse. C’est vraiment magnifique.

As-tu de bonnes de ta famille? Et de Suzon? Penses-tu la revoir bientôt ?

Grosses bises. Colette


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