J'ai toujours été fasciné par la capacité qu'ont certains artistes à faire passer des émotions à travers quelques lignes, de simples traits. Que ce soit en peinture ou en dessin, ils arrivent à évoquer des sentiments ou des sensations extrêmement complexes avec le strict minimum. Pour ma part, quand je dessine des lignes ... on ne voit que des lignes et le pouvoir d'évocation des mes gribouillis est proche du néant ce qui, je vous l'avoue est extrêmement frustrant !
Il existe également en photographie un courant minimaliste à la recherche de l'épure et de la simplicité. "Less is more" autrement dit "moins, c'est plus" pour les non anglophones. J'aime l'idée de pouvoir extraire d'une scène la substantifique moelle et de ne garder que l'essentiel, bref, d'être "minimal". La tache est ardue et j'avoue échouer souvent, la simplicité ne doit pas conférer au vide, et les lignes doivent proposer une dynamique, un sens. L'image, pour simple qu'elle soit, doit rester lisible et il faut éviter que l’œil du spectateur erre sans avoir de point d'accroche.
Les paysages de neige ou de désert, mais aussi les lacs ou l'océan sont de superbes terrains de jeu pour la photo minimaliste. Mais même en forêt, où la règle est souvent le foisonnement plutôt que l'épure, on peut trouver des sujets se prêtant bien à cette discipline. Le tronc des bouleaux, ou des peupliers par exemple, est naturellement très graphique, les formes rectilignes des fûts étant soulignées par les couleurs noires et blanches de l'arbre.
Ce matin là, le lever du soleil diffusait une lumière légèrement dorée éclairant la scène par la gauche. La légère brume qui se montait du sol ajoute un voile vaporeux et apporte un supplément de douceur à l'image.
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