Aujourd'hui c'est dimanche, des rideaux de pluie zèbrent l'horizon et je sens monter la mélancolie si particulière qui parfois s'attache à ce jour de la semaine. Peut-être cette impression me vient-elle du fait que ces 24 heures, qui représentent rien de moins que la moitié de mon temps de repos hebdomadaire, obligent à la joie, à la réussite et à l'enthousiasme avant de repartir pour une semaine de travail aujourd'hui, d'école hier.
Et pourtant, la pluie, une flemme carabinée ou un manque d'envie peuvent réduire à presque rien l'élan qu'il faudrait avoir pour réussir cette journée et j'ai soudain l'impression que ce temps si précieux file entre les doigts comme une poignée de sable du désert. Monte alors ce sentiment mélancolique lié à la sensation de perte et de gâchis d'un bien trop précieux pour être dilapidé, le temps après lequel on court et qu'on ne sait pas toujours employer à bon escient. Le dimanche ne serait-il finalement pas une métaphore de notre vie sur terre ? On sait que notre temps de passage est compté, mais savons-nous réellement en profiter et en jouir comme il se doit ?
Il n'est pas question de devenir boulimique d'activités et de divertissements, mais d'être capable, peut-être, d'accepter l'ennui lorsqu'il se présente, de s'y complaire et pourquoi pas, y prendre plaisir. Sans doute ne suis-je encore pas assez sage pour y arriver.
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