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Photo du rédacteurGilles Buffet

Octobre, une tentative de réhabilitation

De tous les mois de l’année, octobre est celui qui bénéficie du moins de reconnaissance. Son numéro 10 aurait pu le destiner à un rôle de meneur de jeu, mais le sort, si ce n’est l’astronomie, le catholicisme, la poésie ou l’histoire, l’ont privé de tout attribut qui aurait pu le mettre en valeur ou lui conférer une particularité, une distinction.


Janvier ouvre l’année. Février, le plus court de tous, joue l’indécis en comptant 3 fois jusqu’à 28 et une fois jusqu’à 29. Mars a ses giboulées ; avril, qui ne se découvre pas d’un fil accompagne souvent Pâques. Le beau mois de mai joue les galants au muguet. Juin, outre le fait d’avoir vu naître votre serviteur, fait le fier avec un solstice et le début d’été. Juillet part en feux d’artifices avant de prendre la route des vacances qui se poursuivront avec la torpeur propre à août. Septembre sent les vêtements, les chaussures et les cahiers neufs, alors que novembre est tout en célébrations, que ce soient des saints, de la première guerre ou du Beaujolais nouveau. Enfin, décembre clôt l’année et fait la joie et l’impatience des enfants. Mais pour octobre, rien d’autre qu’un passage à l’heure d’hiver, des jours qui raccourcissent et le début de la saison froide, humide, triste. Pas de fête de la musique, pas de jour férié ni de pont, pas de vacances, rien.


Durant les trois week-ends qui viennent de s’écouler, j’ai pourtant eu la chance de pouvoir profiter d’une nature somptueuse, telle que probablement je ne l’avais jamais vue dans nos régions, à moins que je ne l’aie négligée les années passées. Dehors de bonne heure, comme à mon habitude, j’ai pu parcourir les forêts de Haute Marne, de Haute Saône et de mon Haut Jura natal, et j’ai pu admirer une nature généreuse et colorée, prête à affronter l’hiver, enfin abreuvée de pluies conséquentes. J’ai pu écouter le chant des rivières enfin regonflées, le chuintement de l’eau sur la digue des barrages. J’ai vu les couleurs des arbres éclater et resplendir sous les rayons bas d’un soleil devenu plus timide. J’ai vu la brume fermer et ouvrir tour à tour les paysages de montagnes, jouer avec les sapins et les hêtres, lécher les monts et boucher les vallées. J’ai vu les lacs et les rivières refléter les arbres magnifiques qui les borde, les tourbières redevenues marais donner un écrin aux bouleaux dorés et aux sapins restant obstinément verts.


J’ai aussi malheureusement pu constater, en parcourant à nouveau des sentiers que je ne fréquente que de temps à autres, les ravages des scolytes sur les populations d’épicéas, entre autres, qu’on a concentrés par versants entiers et qu’on finit par couper, mettant à nu des pentes, les offrant ainsi à l’érosion, pour essayer de retarder les ravages engendrés par nos actes, nos décisions, nos mauvais choix.


Heureusement, la nature n'est pas rancunière pour l'instant et le spectacle a eu lieu malgré les circonstances. Le festival est éphémère et en quelques jours, un coup de froid, une brise un peu sévère ou une pluie trop drue peuvent faire basculer la féérie dans le banal, mais quand les horloges sont alignées, la magie s'affiche à nos fenêtres ! Pour toutes ces splendeurs, merci octobre et pour célébrer dignement ce mois, j'ai choisi exceptionnellement deux photos. J'ai habituellement un cliché en tête pour chaque article, j'ai dû faire un choix drastique pour illustrer celui-ci. J'aurai matière à ouvrir une nouvelle exposition temporaire ! En attendant, profitez de ces deux images autant que j'en ai profité moi-même.




Panorama sur la tourbière de "Montmain"

La brume monte sur le belvédère de la Sourde

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1 comentario


Jocelyne Louis
Jocelyne Louis
29 oct 2020

Octbre a le charme de nous offrir un beau spectacle de couleurs, il n'a donc rien à envier à ses compères. Merci.


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