Quand peinture et photographie se confondent ...

Je ne sais pas si vous avez déjà connu cette expérience.

Il m'arrive parfois, en regardant en détail un tableau ou une photographie, de ne plus arriver à vraiment déterminer si ce que j'ai devant les yeux est le cliché sorti d'un appareil photo ou le travail d'un peintre. Le premier regard que l'on porte sur l'ensemble ne prête généralement pas à confusion, mais en étant plus attentif et en examinant une zone précise, plus longuement, les touches de couleurs qui se juxtaposent et se mélangent peuvent à la fois être des pixels imprimés ou des touches de couleurs posées par le pinceau.

En feuilletant mon stock d'images, j'ai constaté avec regret, j'aime beaucoup l'ambiance qui se dégage de ces photos, que peu d'entre elles entrent dans cette catégorie. Je ne sais pas si ce résultat provient uniquement de certaines conditions de luminosité et d'éclairage, un temps brumeux, des contrastes importants, une source de lumière latérale par exemple. Je suppose que la technique du photographe permet d'obtenir ce type d'image qui n'est pas sans rappeler les mouvements artistiques des XIX éme et XX ème siècle. Quoi qu'il en soit, il se dégage de ces scènes un supplément de douceur, une ambiance rendant le cliché particulier, intriguant et mystérieux.

Lors d'une de mes dernières sorties matinales, en bordure d'une tourbière jurassienne que le soleil réveillait lentement dans des écharpes de brumes, j'ai réalisé une série de photographies dont vous trouverez quelques exemplaires dans l'exposition temporaire du moment. J'aime beaucoup cette série pour laquelle j'ai essayé de faire varier l'angle de vue, la composition en intégrant plus ou moins de détails dans le cadre. Tous ces clichés ont en commun cette capacité d'évoquer certains tableaux du début du siècle dernier. La photo que je vous propose en illustration de ce texte l'a plus particulièrement. Je suppose qu'une version numérique n'offre pas le même rendu mais j'espère pouvoir tirer une impression de l'une de ces images, et laisser aller mon imagination entre réalité et reproduction.

Post Scriptum : Je profite de ce texte pour remercier Colette, fidèle lectrice et peintre à ses heures, qui m'a proposé une très belle reproduction de la photo illustrant l'article "promenons-nous, dans les bois".

Quand la nature inspire les peintres