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Photo du rédacteurGilles Buffet

Savoir se montrer opportuniste

L'automne s'avançait enfin !


La troisième semaine de septembre s'était prise pour une mi-juillet, peut-être pour accompagner un Tour de France qui s'était perdu dans le calendrier. Les températures avaient fleurté continuellement avec les 30°, et seules les heures plus tardives du lever du soleil et plus précoces de son coucher témoignaient de l'avancée de la saison. Les arbres commençaient malgré tout à se doter timidement de leurs atours d'automne, plus sous l'effet de la longue période de sécheresse et de chaleur sous lesquelles les feuilles s'étaient racornies, brunies, que par la fraîcheur des nuits.


Depuis quelques jours, la météo avait fini par changer. Les grains se succédaient, brefs mais presque aussi denses que des averses tropicales. En ce vendredi, les trouées de soleil sur le sol détrempé faisaient jaillir des volutes de vapeur d'eau et l'air semblait avoir été nettoyé par les pluies.


J'avais repéré, dans la plaine de Saône un peu en amont d'Auxonne, un chemin en bord de rivière. Après avoir garé la voiture, je l'arpentais en cette fin d'après-midi, espérant pouvoir bénéficier des dernières lueurs du soleil. A l'est comme à l'ouest, des nuages lourds de pluie bouchaient l'horizon. Cependant, une petite bande claire, au couchant, laissait espérer un dernière percée du soleil, mais le vent constant poussait les nuages et cette ultime éclaircie était loin d'être garantie ! Petit à petit, la luminosité baissait et je craignais que cette dernière illumination n'ait pas lieu. Je rebroussai chemin, croisant des pêcheurs qui commençaient à replier leur matériel.


Le ciel au dessus d'Auxonne commença enfin à s'éclaircir et on pu deviner la présence du soleil à travers les nues. Poussés par un vent favorable, le ciel se dégagea complétement, laissant passer une lumière orangée, chaude, éclatante. Pendant une dizaine de minutes, le paysage devint totalement doré, les arbres, les herbes et même un troupeau de charolaises qui paissaient là. Le contraste avec le ciel gris profond à l'est était spectaculaire. En forçant le pas, je rejoignis un espace libre de végétation pour m'approcher de la Saône. Les arbres de la berge opposée flamboyaient et se reflétaient dans l'eau tranquille de la rivière. Dérangé par mon arrivé, un héron s'envola en poussant un cri désapprobateur.


Quelques minutes plus tard, la scène que j'avais devant les yeux s'éteignit, comme si une bougie avait fini de se consumer. Il fallait être là au bon moment pour profiter de ces quelques instants, et avoir un appareil photo pour pouvoir l'immortaliser.



L'automne en bord de Saône





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1 comentário


Samuel Garret
Samuel Garret
25 de out. de 2020

C'est tellement raccord avec la Saône enchanteresse de mon enfance!

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