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Photo du rédacteurGilles Buffet

Une autre vision du monde

Lorsque j'ai recommencé à prendre mon appareil photo au cours de mes sorties nature, j'ai réalisé beaucoup d'images sur à peu près tout ce qui m'entourait. Un rayon de soleil en sous-bois, une fleur sur le bord d'un chemin, le combat de l'ombre et de la lumière sur le relief d'un tronc d'arbre, un lever de soleil sur les étangs et tellement d'autres choses que mon œil semblait redécouvrir après des années où je n'avais plus prêté attention à ces petits détails, ces merveilles qu'on croise souvent sans même s'en rendre compte. Nombre de ces clichés n'avaient qu'un intérêt limité, mais certains ont franchit le cap d'une sélection plus ou moins sévère et on été publié sur ce site.


Avec la pratique, avec surtout mon inscription dans un club photo, j'ai appris à devenir plus sélectif lors de la prise de vue d'une part, mais aussi lors des séquences d'édition devant l'ordinateur, moment de réflexion parfois compliqué pour déterminer si une image vaut la peine d'être conservée, nécessite ou pas quelques ajustements, ou si elle terminera sa brève histoire dans une corbeille numérique. Cette exigence accrue est un passage nécessaire si on souhaite progresser, mais confronte le photographe amateur que je suis aux affres de la création artistique, la peur de ne plus être en capacité de se renouveler et de s'assécher définitivement.


J'ai constaté que la peur de la feuille blanche ne concernait pas que l'écrivain, mais sans doute tout processus créatif. Il arrive un moment où le sentiment de tourner en rond s'impose insidieusement et plonge l'artiste dans des abîmes de perplexité, de doute et de désespoir... Bon, j'exagère un peu, ma vie ne dépend pas de ma capacité à faire des photos, mais la frustration qui résulte de ce sentiment d'être dans une impasse est assez déstabilisant.


On en vient alors à explorer d'autres voies, souvent empruntées à d'autres, et à changer progressivement de style, d'ambiances pour garder une once de fraîcheur dans sa production artistique. Les bénéfices sont multiples et permettent à la fois de s'approprier d'autres techniques, de tester d'autres sujets, d'autres styles et de proposer des images neuves en ce qui concerne la photographie. Dans ce sous-bois de résineux en bordure des cascades du Hérisson, la lumière matinale créait une belle ambiance, et en utilisant à propos le "flou de bougé", les frontières entre peinture et photographie se réduisent au point de presque disparaître ...



Sous-bois

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