Si nous sommes certainement tous d'accord pour considérer que la période que nous vivons actuellement est totalement inédite, profondément anxiogène et terriblement incertaine, il n'est pas moins évident que la réalité de nos situations individuelles diverge et que nous ne vivons pas tous cette crise de la même façon.
Il y a les confinés citadins bloqués dans de petits appartements, souffrant soit de promiscuité soit au contraire de solitude.
Il y a les confinés qui doivent gérer la co-activité entre le travail à distance pas toujours simple à mener et le suivi des devoirs d'enfants tournant en rond comme des lions en cage.
Il y a les confinés à l'inactivité totale confrontés à l'ennui de longues journées de sédentarité absolue, passant du canapé au lit et du lit au canapé.
Il y a les confinés qui profitent de cette période d'inactivité pour laisser libre cours à leur créativité et inonder le web de vidéos, de textes, de photos et de parodies parfois très drôles et qui amènent un peu de légèreté dans ce marasme.
Il y a ceux qui continuent à exercer leur activité professionnelle tant bien que mal, souvent dans des conditions très dégradées, se posant des questions sur leur sécurité sanitaire, sur les futurs impacts économiques de la crise sur leur boulot ou sur l'importance relative de leur travail au regard de l'enjeu de santé publique auquel nous sommes tous confrontés.
Il y a les fervents supporters des soignants, applaudissant à leur fenêtre le soir à vingt heures et les courageux leur demandant gentiment d'aller habiter ailleurs le temps de la crise pour ne pas contaminer leur immeuble.
Tous probablement, sommes inquiets pour nos proches, nos parents et amis.
Dans ce contexte pas très réjouissant, j'ai décidé de vous offrir un interlude, une parenthèse relatant une rencontre récente avec une chanteuse hors pair.
Ce matin là, je m'étais posté sous un sapin, dans un bosquet offrant une vue dégagée sur un champ constituant une lisière avec la forêt. J'étais venu de très bonne heure avec l'espoir de pouvoir observer un chevreuil, un chamois ou un renard. L'air était, comme souvent à cette époque de l'année, frais et vivifiant, porté par une bise apte à remettre les idées en place ! Peu de mouvements devant moi, les seuls occupants de l'endroit semblaient être les oiseaux, visibles ou non, mais toujours chantants et sifflants.
Au-dessus de moi, j'entendais des trilles et une mélodie superbe, mais l'auteur sans doute un peu timide restait invisible. Des réponses d'un congénère venaient d'un sapin qui déployait ses branches sur le coteau opposé. Je profitais du concert depuis un bon quart d'heure quand j'aperçus enfin la siffleuse... une grive musicienne était perchée au faîte d'un sapin et ne ménageait pas sa peine pour se faire entendre.
Je braquai mon objectif en direction de l'oiseau et réussis à prendre quelques clichés à travers les branches. Vous me direz qu'une photo n'est pas vraiment de nature à révéler la qualité d'un chant d'oiseau, aussi je vous propose en prime, et pour le même prix, ce lien vous permettant de profiter, vous aussi, d'un peu de musique.
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